Le marché du travail est de plus en plus complexe, il est plus difficile qu’auparavant de trouver un emploi qui nous convient. C’est pourquoi nous voyons de plus en plus de personnes essayer de trouver des solutions alternatives, en se lançant dans l’auto-entrepreneuriat par exemple. Parmi les avantages de l’auto-entrepreneuriat se trouvent la liberté, l’autonomie, la flexibilité… mais surtout la possibilité de vivre de sa passion. En effet, la plupart des auto-entrepreneurs décident de se mettre à leur compte dans un domaine qui les passionne, afin de rompre avec la routine du métro-boulot-dodo, d’avoir l’occasion de s’épanouir dans leur vie professionnelle et pas seulement dans leur vie personnelle. Cette nouvelle organisation du marché du travail qui s’installe peu à peu pose plusieurs questions, notamment sur la nouvelle place que prend le travail dans nos vies. Est-il aujourd’hui encore possible de travailler sans passion ?
La passion, un bon moteur pour travailler
L’essor des nouvelles manières de travailler, comme la micro-entreprise, permet de mettre en lumière une problématique émergente, qui prend de plus en plus d’importance dans le monde du travail : le bien-être des salariés. Cette problématique est importante à plusieurs niveaux : d’une part pour des raisons évidentes de bien-être et de préservation de soi pour les travailleurs, d’autre part car un travailleur heureux est un travailleur plus efficace. Or travailler par passion est une manière efficace d’être heureux dans son métier. Il est beaucoup plus facile de se lever le matin et de faire des efforts quand l’on sait que l’on va travailler dans un domaine qui nous passionne. De plus, on est forcément plus investis quand le sujet nous plaît, nous permettant de trouver des solutions à certains problèmes auxquelles on n’aurait pas songé autrement. Puisque le choix existe, il semble aujourd’hui absurde de choisir une activité qui nous laisse de marbre au lieu d’exercer un métier qui nous réjouit sincèrement, et pour certains il est tout bonnement impensable de travailler sans passion. Pourtant, il faut bien se rendre à l’évidence : beaucoup d’actifs aujourd’hui travaillent sans s’épanouir dans leur activité.
Le travail par passion, une offre limitée
Malgré l’importance que prend la question du bonheur au travail et le réarrangement du monde de l’emploi qui s’opère doucement, les personnes qui ont pu et su faire de leur passion leur métier restent minoritaires. Pourquoi, puisque la passion peut être une excellente source de motivation et d’épanouissement, choisir de faire autrement ? Il y a plusieurs réponses possibles à cette question. Non seulement toutes les personnes n’ont pas forcément de passion qu’elles peuvent transformer en activité rémunérée, mais en plus tous les métiers ne sont pas passionnants. En revanche, la plupart sont nécessaires. Et c’est là qu’apparaît la grande raison qui fait que tout le monde ne peut pas travailler par passion : la nécessité. Il existe des impératifs plus importants que celui d’être heureux, des impératifs liés à sa survie (se nourrir, se loger, se vêtir) et à la survie de ses proches (prendre soin de ses enfants, de ses parents vieillissants…). Ces impératifs font que beaucoup d’actifs n’ont tout simplement pas le luxe de se poser la question de si leur métier les passionne ou non. Leur métier les fait vivre, et c’est l’essentiel. Ainsi, il faut voir le travail-passion pour ce qu’il est : un privilège, un choix que tout le monde ne peut pas faire.
Finalement à la question « peut-on travailler sans passion ? » la réponse est oui, on peut travailler sans passion, et bien souvent on doit. Mais fort heureusement pour tout le monde, la passion n’est pas la seule manière de s’épanouir au travail, bien au contraire !